Dans leur dernier article publié dans la revue Journal of Operations Management (ABS 4*, FT50, FNEGE 1), Audrey Rouyre (Professeur Assistant à Montpellier Business School), Anne-Sophie Fernandez (Maître de conférences HDR à l’université de Montpellier, Institut Montpellier Management) et Isabel Estrada (Professeur Associé, Université de Groningen, Pays-Bas) étudient le management de la coopétition (relations de collaboration et compétition simultanées) dans des projets public-privé (projets PP) sous l’angle de la gouvernance. 

Les recherches antérieures sur la gouvernance des projets PP ont montré l’importance des mécanismes de gouvernance pour gérer les perturbations techniques ou organisationnelles, mais PAS pour gérer la coopétition. Par ailleurs, les travaux sur la coopétition se sont surtout sur la gestion de la coopétition entre industriels, alors qu’au sein de projets PP, il existe également des relations de coopétition entre les acteurs du secteur public et des industriels.

Afin de mieux comprendre comment les mécanismes de gouvernance peuvent aider à gérer la coopétition dans les projets PP, les auteurs ont réalisé une étude approfondie de Galileo, un projet PP phare visant à développer le premier système Européen de navigation par satellite. 

Les résultats montrent comment les trois dimensions de la gouvernance du projet à savoir : (1) les mécanismes (utilisation conjointe ou séparée des mécanismes contractuels et relationnels), (2) la forme (organisation principale ou gouvernance partagée) et (iii) les objectifs (promouvoir la coopération et/ou empêcher la concurrence) – expliquent à la fois l’émergence et le management des tensions coopétitives entre industriels mais également entre industriels et acteurs publics. À leur tour, ces tensions ont entraîné une série d’adaptations dans la gouvernance du projet. L’étude permet donc de comprendre la coévolution de la gouvernance et des tensions coopétitives entre industriels mais également entre industriels et acteurs publics au sein de projets PP. 

Les auteurs remercient le Labex Entreprendre, l’université de Montpellier et l’institut Montpellier Management, Montpellier Business School et l’association scientifique européenne EURAM pour le soutien apporté à leur recherche.

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